vendredi 28 septembre 2007

Dis Mona et parle d'insécurité

26-09-2007
Jeudi dernier à Vienne, les pays arabes ainsi que d’autres pays musulmans ont proposé à la Conférence de l’AIEA une résolution appelant en faveur de la dénucléarisation de tous les pays du Moyen et Proche-Orient.

Elle a été adoptée par 53 contre deux. Les deux contre, faut-il le préciser ayant été les US(a) et Israël, mais cette motion non contraignante a mérité l’abstention de 47 nations- essentiellement occidentales et développées. Parmi les européennes, seule l’Irlande s’est distinguée en sa faveur.

Le jeu de l’ambiguïté sur la possession d’armes nucléaires par Israël n’est plus de mise quand Yahud Olmet a affirmé, comme piqué au vif, à l’automne 2006 lors de sa visite en Allemagne que la dissuasion nucléaire est bien entre les mains de son pays juste au lendemain de son revers militaire infligé par le Hezbollah.

Les Britanniques ont fourni dans les années cinquante le minerai enrichi et les Français ont donné l’assistance technologique pour la construction de la centrale et la mise au point de la bombe atomique. Une partie du personnel du CEA résidant sur le site de Dimona en Israël et Saclay offrant des laboratoires privilégiés à des Israéliens, initiant ainsi le début d’une coopération scientifique franco-israélienne à sens unique, non démenti depuis (voir le budget CNRS INERM en accroissement continu voué à Israël).

Une résolution de ce type a été proposée l’année dernière lors de l’assemblée générale de l’AIEA par les pays du Moyen Orient qui voulait contraindre tous les pays de la région de se soumettre aux principes de sauvegarde du Traité de Non Prolifération des armes atomiques, votée par une majorité écrasante moins les deux, US(a) et Israël.

Deux nouvelles ont été rajoutées cette année, l’une exigeant que le Moyen Orient devienne une zone sans armes nucléaires (nuclear weapons free-zone), c’est-à-dire interdite de fabriquer, tester ou de les déployer sur son sol, l’autre requérant des grandes puissances nucléaires de ne pas déjouer cette démarche.

L’ambassadeur égyptien a plaidé pour que les membres de l’AIEA se rangent autour d’un consensus afin que la compliance vis-à-vis du TNP soit universelle et que le Moyen-Orient ne subisse pas la loi d’airain du double standard.
La Chine, l’Inde, la Russie, le Japon, les pays d’Amérique latine et des pays africains se sont accordés en faveur d’un Moyen-Orient dénucléarisé, ce qui valide une fois de plus que le conflit israélo-palestinien n’existe pas.

Ce qui existe bel et bien, c’est une agression et une mainmise continue de l’Occident sur les pays de la région, Israël ayant été une invention sioniste et une création mises en œuvre par l’Occident.

Encore une fois, une résolution de l’AIEA n’a rien de contraignant, et l’occasion était trop belle pour l’Égypte de Moubarak héritée de Sadate, responsable de la brisure définitive du front arabe en 1979 et factotum d’USraël dans la région, de jouer sans risque au champion de la cause arabe.

Les menaces très activement entretenues contre l’Iran, aux prétextes alternatifs ou concomitants qui lui sont attribués, vouloir développer un armement nucléaire et/ou fournir assistance à la résistance irakienne, tiennent en un seul argument, aucune puissance d’aucune sorte ne doit poindre dans la région qui puisse concurrencer l’hégémonie israélienne.

L’Irak est la preuve agonisante de cette axiomatique sioniste, au travers de la guerre Iran-Irak fournie clés en mains par la stratégie USraélienne, de l’invasion du Koweit d’abord autorisée puis punie par la Tempête du désert et 13 ans d’embargo et maintenant le génocide qui l’anéantit depuis avril 2003.

À cet Occident qui usurpe le titre de l’universel pour dominer le reste du monde, Ahmadinajad a raison de dire que le point de vue de l’Occident n’est pas celui du Monde.

Le régime sioniste fondé sur la discrimination ethnique, l’occupation et la spoliation des terres, la menace et l’agression constante sur ses voisins en vue d’un expansionnisme dont le but avoué est l’annexion de toute la zone entre le Nil et l’Euphrate n’a pas à être le standard imposé à l’humanité.

La campagne électorale présidentielle aux US(a) toujours en cours en raison d’un mandat de brève durée est l’occasion d’une surenchère des candidats à propos du seul sujet qui ne les divise pas, leur soutien inconditionnel au régime sioniste. Cette exceptionnalité va jusqu’au point de modeler la quasi entièreté de la politique étrangère étasunienne.

C’est dire que le monde est de moins en moins sûr, de plus en plus exposé aux guerres, aux bains de sang, à l’injustice et à l’insécurité.

Convergence des Causes 26 septembre 2007
http://www.convergencedescauses.com/index.php?option=com_content&task=view&id=1022

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