lundi 7 janvier 2008

L'U.E. refuse d'acceuillir les réfugiés irakiens

par Jean-Paul Le Marec

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Depuis l'invasion illégale de l'Irak en 2003 par les forces des Etats-Unis et de leurs alliés, plus d'un million d'Irakiens ont été tués, 2,3 millions ont été "déplacés" à l'intérieur de leur propre pays et 2 millions ont trouvé refuge dans les pays voisins.

IRAK : SOUTENIR ET PROTEGER LES REFUGIES
D'après le Croissant-Rouge irakien, en octobre 2007, près de 370.000 Irakiens ont été forcés de quitter leur foyer et, chaque mois, 60.000 Irakiens se réfugient (ou essaient de se réfugier) dans les pays voisins pour fuir les assassinats systématiques et ciblés, les arrestations et emprisonnements, les raids militaires, ainsi que toutes les formes de menaces et de discriminations.
Ces "déplacés" sont des réfugiés et, conformément au droit international, ils ont le droit à la vie et à être protégés. La Convention des Nations unies sur les réfugiés de 1951 stipule en effet qu'un réfugié est une personne "qui, craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle à la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays".
La puissance occupante et les gouvernements qu'elle a installés doivent protéger la vie de ces civils en Irak et assurer leurs besoins fondamentaux. Mais c'est le cadet de leurs soucis! Au contraire, ils ont créé un état de terreur, mis en œuvre des politiques sectaires au point de sponsoriser des milices qui opèrent de véritables nettoyages ethniques. Ils dilapident d'importantes sommes d'argent au lieu de les consacrer à la fourniture des services fondamentaux comme l'accès à l'eau et à l'électricité.
Les pays voisins de l'Irak (1,4 million de réfugiés en Syrie, plus de 500.000 en Jordanie) subissent les contrecoups de cette situation dramatique; les réfugiés irakiens y deviennent un fardeau social, économique et financier auquel ces pays ne peuvent faire face.
Une délégation du Parlement européen, qui s'est rendue en Syrie du 30 novembre au 1er décembre, a pu s'en rendre compte; d'après la présidente de cette délégation, la socialiste belge Véronique de Keyser:" Ce qui paraît le plus préoccuper les Syriens est le sort des réfugiés irakiens, dont le nombre équivaudrait actuellement à 10% de la population syrienne.
Les conditions de leur accueil seraient déplorables malgré les efforts déployés par le gouvernement syrien. Celui-ci met en avant la faiblesse des moyens dont il dispose aussi bien au plan humain que dans la gestion des flux de réfugiés, parmi lesquels se développe une forte criminalité exploitée par des éléments incontrôlés. L'aide internationale est réduite et son application lente".
Face à la gravité de cette situation, le collectif d'associations françaises qui s'était mobilisé contre la guerre et l'occupation et pour la libération d'Abdul Jabar Al Kubaysi, enlevé par les forces étasuniennes, s'est adressé à d'autres associations humanitaires pour engager des actions. Il a également apporté son soutien à une "Initiative internationale pour les réfugiés irakiens" qui est un appel à l'action: "Nous faisons appel à tous les gouvernements, aux agences et organisations des Nations unies, aux associations des droits de l'homme, humanitaires, et toutes les personnes de conscience à travailler ensemble pour veiller à ce que le Conseil de sécurité adopte et mette en œuvre cette proposition obligeant l'Etat irakien à allouer les revenus pétroliers aux réfugiés irakiens.
Nous exigeons que les Etats - en particulier ceux qui sont impliqués dans l'invasion illégale et la destruction de l'Irak - remplissent leurs obligations et responsabilités et apportent les fonds nécessaires au Haut Commissariat des Nations unies (HCR) pour sa mission de protection des réfugiés et déplacés irakiens.
Nous demandons à tous de recueillir des fonds et de prendre toutes les mesures pour fournir une aide directe aux réfugiés irakiens et aux organisations les aidant. L'humanité est en détresse en Irak. Notre responsabilité morale est de la sauvegarder".
Cette mobilisation a déjà permis d'aboutir au déblocage par la Commission européenne d'une aide de 50 millions d'euros en faveur des réfugiés irakiens en Syrie et Jordanie.
Le 16 octobre, le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a demandé aux Etats membres de l'Union européenne d'accueillir les réfugiés irakiens victimes de la guerre. Mais cet appel se heurte aux "politiques de maîtrise des flux migratoires" mises en place aux frontières.
S'il est urgent de soutenir et de protéger les réfugiés irakiens, la seule vraie réponse à leurs problèmes est de mettre fin à l'occupation de l'Irak, cause de toutes les violences, pour permettre aux réfugiés de retourner en toute sécurité dans leurs foyers.


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